Lunedì, 01 Ottobre 2018 15:51

Une immense sensation de calme

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Laurine Roux, Une immense sensation de calme, Paris, Les Éditions du Sonneur, 2018, 121 p. 

L'autore

Nata nel 1978, Laurine Roux vive nella regione Hautes-Alpes, dove lavora come professore di lettere moderne. Nel 2012, ha ricevuto il Prix International George Sand. Lettrice di Giono, di Cendrars e di Sylvie Germain, questa viaggiatrice conosce bene le terre del Grande Est glaciale di cui tratta il romanzo. Une immense sensation de calme è il suo primo romanzo.

Il romanzo

Estratto: « À présent, il faut que je raconte comment Igor est entré dans ma vie. C'est la fin de la saison froide, j'avais passé l'hiver dans la maison des frères Illiakov.

Un matin, un homme arrive près du lac où je ramasse les nasses. C’est lui. À une centaine de pas de moi, il s’immobilise. Un oiseau aux ailes larges traverse le ciel, Igor sourit. Mille ans de solitude et de détermination frémissent à ses lèvres. Il se tient au bas de la falaise et regarde là où les hommes ne peuvent aller. Je le vois se plaquer à la paroi. Sa main est grise comme le caillou, son esprit est dur comme le calcaire. J’ai l’impression qu’il va être avalé par la montagne, appelé par ses rondeurs de femme. Lui la comprend avec ses doigts. Bientôt ils évoluent ensemble, amants sauvages que la nature réunit clandestinement. »

Sotto i nostri occhi, un mondo sfuggito ad una vecchia guerra. Gli uomini sono morti, restano solo donne e bambini. Le terre tutt'intorno sono ingrate, le montagne minacciose: si dice – le donne più anziane dicono – che lassù si sarebbero stabiliti gli "Invisibili", degli adolescenti che sarebbero sopravvissuti, ma con gli occhi divenuti bianchi. Gli uomini sono andati a combattere ma non sono mai tornati, mentre le donne e i bambini si sono nascosti sottoterra. Un'orfanella, tuttavia, incontrerà l'amore. Lui si chiama Igor, un uomo un po' selvaggio, che porta pesce essiccato alle vecchie del posto. Il romanzo racconta la loro storia, lunghi anni in poco più di cento pagine.

La scrittura di Laurine Roux, semplice, rugosa e aspra, disegna un mondo ai confini con il meraviglioso, dominato da una natura sovrana. In un universo selvaggio, organico e poetico, le evocazioni telluriche, glaciali, minerali, riportano a scene quasi mitologiche: il grande Nord battuto dai venti e dalla guerra, l'animale che si nasconde dentro di noi, queste terre in cui l'uomo ha i piedi nel fango. E se fosse non tanto un mondo dopo la tragedia quanto il tragico del mondo stesso, in cui ci si lascia trasportare dalla strana bellezza che sussiste e si accanisce? Prima di chiudere il romanzo e tornare alle nostre vite provando qualche cosa che, in effetti, non è lontana dal procurarci une immense sensation de calme. Un racconto sulla fine del mondo, al tempo stesso buio e rassicurante.

Le prime pagine

https://www.editionsdusonneur.com/livre/une-immense-sensation-de-calme/ 

 

Laurine Roux, Une immense sensation de calme, Paris, Les Éditions du Sonneur, 2018, 121 p.

L'auteur

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes. Elle a reçu, en 2012, le Prix International George Sand. Lectrice de Giono, de Cendrars et de Sylvie Germain, cette voyageuse connaît bien les terres du Grand Est glacial dont il est question ici. Une immense sensation de calme est son premier roman.

Le roman

Extrait: « À présent, il faut que je raconte comment Igor est entré dans ma vie. C'est la fin de la saison froide, j'avais passé l'hiver dans la maison des frères Illiakov.

Un matin, un homme arrive près du lac où je ramasse les nasses. C’est lui. À une centaine de pas de moi, il s’immobilise. Un oiseau aux ailes larges traverse le ciel, Igor sourit. Mille ans de solitude et de détermination frémissent à ses lèvres. Il se tient au bas de la falaise et regarde là où les hommes ne peuvent aller. Je le vois se plaquer à la paroi. Sa main est grise comme le caillou, son esprit est dur comme le calcaire. J’ai l’impression qu’il va être avalé par la montagne, appelé par ses rondeurs de femme. Lui la comprend avec ses doigts. Bientôt ils évoluent ensemble, amants sauvages que la nature réunit clandestinement. »

Sous nos yeux, un monde réchappé d'une ancienne guerre. Les hommes sont morts, il ne reste que quelques femmes et des enfants. Les terres alentour sont ingrates, les montagnes menaçantes : on dit – les très vieilles femmes disent – que tout là-haut se seraient établis des "Invisibles", des adolescents qui auraient survécu, mais leurs yeux auraient blanchi. Les hommes sont partis se battre mais ne sont jamais revenus, tandis que les femmes et les enfants se sont cachés sous terre. Une jeune fille orpheline pourtant y rencontrera l'amour. Il s'appelle Igor, un homme un peu sauvage, qui vient apporter du poisson séché aux vieilles du coin. Le livre raconte leur histoire, des années qui tiennent en un peu plus de cent pages.

L'écriture de Laurine Roux, simple, rugueuse et âpre, dessine un monde à la lisière du merveilleux, dominé par une nature souveraine. Dans un univers sauvage, organique et poétique, ses évocations très telluriques, glaciales, minérales, font remonter des scènes presque mythologiques : le grand Nord battu par les vents et la guerre, l'animal tapi en nous, ces terres où l'homme a les pieds dans la boue. Et si c'est moins un monde d'après la tragédie qui est ici dépeint que le tragique même du monde, on se laisse entraîner par l'étrange beauté qui subsiste et s'acharne. Avant de refermer le livre et de retourner vaquer dans nos vies en éprouvant quelque chose qui, en effet, n'est pas loin de nous procurer une immense sensation de calme. Un conte de la fin du monde à la fois sombre et apaisant.

Les premières pages

https://www.editionsdusonneur.com/livre/une-immense-sensation-de-calme/ 

 

Roux - copia

Ultima modifica il Lunedì, 01 Ottobre 2018 16:20