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capture-docorcran-2015-09-21-a-14.17.50 1di Benoît Monginot e Ida Porfido

ENTRETIEN

A l'occasion de la conférence du 26 octobre (Bari, Palazzo delle Poste, 18h00), organisée par l'Institut Français et l'Université de Bari, Ida Porfido e Benoît Monginot ont rencontré Adrien Bosc et lui ont posé quelques questions.

 

Ida Porfido, Benoît Monginot : A l'occasion du Festival de la Fiction Française, vous êtes ces jours-ci de passage en Italie pour la présentation de votre livre Constellation (Prendere il volo) où vous citez parfois en épigraphe des auteurs tels que Marinetti et Tabucchi. Quels rapports entretenez-vous avec ces auteurs et plus largement avec la littérature italienne ?
Adrien Bosc : Un rapport constant, Tabucchi est un auteur important. Pendant mes études, j'ai vécu à Naples pour un travail sur les œuvres morales de Leopardi. Malaparte, Campana, mais aussi Primo Levi m'ont accompagné. Les Ecrits Corsaires de Pasolini m'ont beaucoup apporté, je pense à son article « La disparition des lucioles ».
I.P., B.M. : Votre récit, qui se focalise sur le crash du Constellation F-BAZN d'Air France en octobre 1949, présente une manière d'instantané du monde occidental de l'après-guerre. Pourquoi avez-vous choisi cet événement, pourquoi cette époque ?
Adrien Bosc : L'immédiat après-guerre me semblait une période fascinante, les séquelles, les stigmates de la guerre mêlés à l'espoir débordant. L'événement, le fait divers du F-BAZN pouvait, outre son caractère de destins entremêlés, de tombeau d'acier, symboliser cette époque. A travers la multiplicité des vies anonymes, célèbres, un précipité du monde se déploie, une image arrêtée de l'époque, fidèle par le croisement de ces multiples trajets.
I.P., B.M. : En ce qui concerne l'écriture du roman, une chose surprend : la documentation, précise, énorme. Cependant, j'imagine qu'il y a pour vous une différence entre le travail d'investigation historiographique et l'écriture littéraire. En quoi consiste-t-elle ?
Adrien Bosc : Vous avez tout à fait raison. Constellation est un roman, au sens plein du terme. Je ne situe pas le roman dans l'invention absolue, d'ailleurs cette définition est récente, je lui préfère celle de Sade dans Idée sur le roman : « On appelle roman l'ouvrage fabuleux composé d'après les plus singulières aventures de la vie des hommes ». « Singulières aventures de la vie des hommes » ne signifie pas forcément le récit fictif, le matériau brut du récit peut être issue des singulières aventures réelles. Le roman se démarque justement de l'enquête, du document historique ou journalistique, par la forme, l'écriture en premier lieu et la structure du récit, l'économie générale. Le romancier à la différence de l'historien ne vise pas l'exhaustivité, ni l'objectivité du journaliste. Nous usons de leurs techniques pour composer le récit, s'en suit la création d'une armature narrative pour accueillir les faits. En terme botanique, les faits obtenus lors de ces recherches constituent le tuteur, la plante, le récit se développe autour de cette base solide, mais elle peut au détour de ses circonvolutions s'en éloignait tout en y restant attaché.
I.P., B.M. : En termes leibniziens (et je rappelle que vous mentionnez rapidement l'auteur de la Monadologie dans votre livre), à partir d'une monade événementielle les chapitres de votre roman déploient la figure d'un monde. Peut-on dire à ce titre que le projet esthétique de votre roman se double d'une sorte de métaphysique de l'écriture ? La littérature a-t-elle vocation selon vous à restaurer une image cohérente du monde, à en rassembler les débris en un récit ordonné ?
Adrien Bosc : J'en suis persuadé. Le seul rôle que je souhaite assumer en tant qu'écrivain est de donner sens à un passé insensé. Non établir une vérité en reliant les points épars, mais exposer un monde qui m'est étranger en le faisant mien par les liaisons qui n'appartiennent qu'à mes obsessions, mon écriture. Prendre une revanche sur nos vies, nos plans sont toujours déviés, nos desseins sont toujours précaires, nous subissons plus que nous provoquons. Le roman à l'inverse, vient inscrire une logique dans le hasard. Leibniz usait dans la Théodicée d'une image picturale : nous vivons nos vies comme si nous étions à quelques centimètres d'un tableau, tout nous apparaît abstrait, quelques mètres et nous saisissons la cohérence de l'ensemble. Je me sens très proche en ce sens d'écrivains comme Patrick Deville ou Olivier Rollin, Pour saluer Melville de Jean Giono comme un modèle.
I.P., B.M. : Le lecteur de Constellation ne peut que rester interloqué par le faisceau de coïncidences et de hasards objectifs que votre récit met en relief. A l'instar de Breton, concevez-vous les constellations du hasard comme le signe d'une nécessité profonde et signifiante ou bien pensez-vous au contraire qu'un accident comme celui du F-BAZN d'Air France démontre la contingence et l'absurdité de nos existences ?
Adrien Bosc : Cela participe de la même idée. Les liaisons sont artificielles, c'est l'image d'une constellation, des étoiles reliées par l'arbitraire forment un symbole, un repère autant pour la navigation que l'imaginaire.
I.P., B.M. : L'aspect le plus énigmatique de votre livre est sans doute cette discrète présence au cœur de l'enquête d'un noyau apparemment autobiographique : on a parfois l'impression que vous ou votre narrateur essayez de relier, par des fils invisibles et ténus, la vie des personnes dont vous évoquez l'histoire à votre propre existence. Y a-t-il le projet d'une autobiographie à mots couverts dans Constellation ?
Adrien Bosc : Le projet autobiographique est en transparence, il est au cœur du livre sans étouffer le récit, la constellation n'existe que par celui qui lève les yeux au ciel. Au détour du récit, des obsessions, des lectures, des liaisons arbitraires, un portrait se dessine.
I.P., B.M. : Pour quelles raisons évoquez-vous Cendrars et son mariage tardif avec Raymone Duchateau à la fin du livre ? Quel est le rapport entre cette union in extremis, cet accomplissement, et les vies tronquées des passagers du constellation ?
Adrien Bosc : Le dernier chapitre est un post-scriptum hors sujet en apparence. La coïncidence des dates, le mariage de Cendrars en Suisse le même jour, à la même heure que l'envol du Constellation, est une bénédiction. Pour Cendrars, l'image poétique de la Constellation est centrale, c'est sa main coupée en ascension, par-delà les zeppelins agglomérés aux étoiles d'Orion. Il y a également la mort de Rémy, son fils, en avion, à Meknès. Et le Saint-Joseph de Coupertine. Surtout, ce mariage, anecdotique de prime abord, est un retour à bon port pour le poète apatride, il retrouve à Sigriswill dans l'Oberland, une des ancêtres, il parle même de l'écriture d'une « Conquête de Sigriswill » œuvre rêvée et jamais écrite. Cela rejoignait, une idée du seuil, comme seuil décalé en aéronautique : début et fin de la piste. Atteindre sa révolution en revenant à l'initial : la Suisse pour un Cendrars revenu d'une vie de voyages.
I.P., B.M. : Enfin, pouvez-vous nous parler de vos actuels projets littéraire ?
Adrien Bosc : Je suis incapable de parler de projets en cours d'écriture, de peur sans doute de ne pas les achever. Néanmoins, Constellation est le premier volet d'une trilogie.

lundi, 26 octobre 2015 15:07

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